Comment mieux connaître le monde ?
C’est un peu court mais cette question résume peut-être bien le sens de nos apprentissages, le fondement de nos écoles ; le monde, vaste, changeant, divers, grand, mélangé, il est là partout et comment le mieux connaître ?
Le regard change quand on l’aiguise. Essayons simplement de redessiner un tableau quelconque. Certes nous ne sommes ni Van Gogh, ni Michel-Ange, ni tout autre, mais essayons juste d’en redessiner les traits principaux. Le tableau va prendre une forme nouvelle pour nous, nous allons le redécouvrir, nous apercevoir de tant de choses que nous n’avions pas vues. La puissance des arts plastiques est souvent méconnue et sous-estimée. Oui, les arts plastiques apportent beaucoup quand il s’agit de connaître le monde, ne serait-ce qu’apprendre à le regarder autrement. Que ce soit le sculpteur qui va ciseler la matière, cet autre qui va modeler l’argile avant de la cuire, celui-là encore qui va prendre sa palette de couleurs pour œuvrer à dessiner, et tant d’autres, et ce contact avec la matière, peut-on vraiment connaître le monde sans le toucher ?
Il fut des lieux et des temps où il n’était pas question d’être scientifique ou littéraire, technicien ou artiste. Il y avait alors des savants, ceux qui cherchent à savoir et utilisent tous les chemins possibles pour y parvenir, écrire le monde avec tous les mots de la littérature, mesurer avec tous les outils de la géométrie, représenter de mille façons avec les arts plastiques. Evidemment, l’enseignement se fait toujours par matière et il y a toujours des distinctions entre les mathématiques, le français, les langues étrangères, les sciences de la vie et de la terre, etc, et c’est sûrement très bien ainsi mais… Ces matières se parlent, se répondent, se complètent, deviennent tellement plus riches quand elles s’associent. Du côté de la caricature, il y a les mathématiques, rigides, strictes, rigoureuses, il y a les arts plastiques, fantaisistes, créatifs, où l’imaginaire prend son envol. Mais ce n’est là que la caricature ; ces matières sont complémentaires. Et c’est ce qui a motivé ces travaux. Les élèves, qui sont peut-être moins que nous sensibles aux découpages artificiels, l’ont très bien compris et ce sont lancé sans retenu dans le projet.
Il faut aussi le temps de se découvrir, d’apprendre à travailler ensemble, sur des thèmes inhabituels, nous enseignants. Nous avons donc commencé modestement mais nous sommes très satisfaits du résultat et de nouvelles pistes se profilent, avec de nouveaux projets à venir.
Ici, les élèves devaient choisir un sujet mathématique de niveau CM2. Ils devaient l’illustrer, le présenter, le transmettre, dans un cahier d’artiste. Ces photos sont celles de leurs travaux.
Pourquoi un sujet de mathématiques de CM2 alors qu’ils sont en 5ème ?
A l’entrée du collège est écrit « Liberté Egalité Fraternité Laïcité ». Cette école est celle de la République, celle de la citoyenneté, celle du vivre ensemble. Il s’agissait donc de fortifier le vivre ensemble, de communiquer ensemble et de transmettre : apprendre, comprendre et transmettre. Initialement, les élèves devaient donner leurs travaux à des élèves de CM2. Ils auraient reçu en retour des travaux des élèves de CM2, des énigmes mathématiques par exemple. Les élèves auraient pu se rencontrer, les CM2 découvrir le collège, les 5èmes retrouver parfois leur anciens maître ou maîtresse…
Cela ne s’est pas fait pour l’instant et risque de ne pas se faire cette année à cause de la pandémie. Mais la volonté reste là. Ca pourra être une année prochaine sur un autre projet ou peut-être cette année par le biais du numérique, même s’il ne remplace jamais pleinement la rencontre en chair et en os.
Un grand bravo à tous les élèves pour leur investissement, leur enthousiasme dans ce projet et la richesse de leurs travaux !!!
Mme Naletto & M. Bernard